Les PFAS dans l’eau de boisson, un fléau invisible : comment s’en protéger au quotidien
Vous buvez un verre d’eau en toute confiance, persuadé qu’il s’agit de l’élément le plus pur qu’on puisse consommer. Et pourtant, il pourrait bien contenir des substances invisibles et persistantes : les PFAS. Surnommés « polluants éternels », ces composés chimiques sont présents dans l’eau du robinet et certaines eaux en bouteille. Mais faut-il paniquer pour autant ? Pas forcément. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut limiter leur impact sur notre santé avec quelques gestes simples.
Que sont les PFAS et pourquoi sont-ils préoccupants ?
Les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkylées, sont une famille de composés chimiques utilisés depuis les années 1950 pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes et résistantes à la chaleur. On les trouve partout : emballages alimentaires, textiles, poêles antiadhésives, cosmétiques… et malheureusement, aussi dans l’eau potable.
Le problème ? Ces molécules sont extrêmement stables et ne se dégradent pratiquement pas dans l’environnement. Résultat : elles s’accumulent dans les sols, les nappes phréatiques, et donc… dans nos organismes.
Quels sont les risques pour la santé ?
Plusieurs études ont montré que l’exposition prolongée aux PFAS peut avoir des effets hormonaux et immunitaires. On les soupçonne d’être liés à des troubles du métabolisme, des cancers, une baisse de la fertilité, et même des effets néfastes sur le développement des enfants.
Bien sûr, les autorités sanitaires surveillent ces substances et fixent des seuils limites dans l’eau potable. Mais étant donné leur omniprésence, il vaut mieux agir directement à son échelle pour réduire son exposition.
Comment savoir si votre eau est contaminée ?
En France, les analyses officielles de l’eau potable incluent maintenant la recherche des PFAS. Vous pouvez consulter les résultats sur le site de votre fournisseur d’eau ou sur celui des agences sanitaires locales.
Si vous utilisez une eau en bouteille, sachez que certaines marques peuvent aussi contenir des traces de PFAS. Une analyse indépendante réalisée par des associations de consommateurs a révélé des niveaux variables selon les marques.
Des solutions pour réduire leur présence dans l’eau que vous buvez
Rassurez-vous, il existe plusieurs méthodes pour diminuer votre exposition aux PFAS dans l’eau de boisson :
- Utiliser un filtre à charbon actif : Les carafes filtrantes dotées de filtres au charbon actif peuvent capturer une partie des PFAS. Attention cependant, toutes ne sont pas efficaces à 100 %, il faut bien vérifier les certifications.
- Opter pour un filtre à osmose inverse : Cette solution plus coûteuse (et contraignante) est l’une des plus efficaces pour éliminer la majorité des contaminants, y compris les PFAS.
- Privilégier certaines eaux en bouteille : Bien que cela ne soit pas une solution écologique sur le long terme, certaines marques affichent des analyses indiquant des niveaux de PFAS très bas.
- Éviter de faire bouillir l’eau : Contrairement à d’autres contaminants, les PFAS ne disparaissent pas avec la chaleur. Faire bouillir l’eau revient à concentrer ces substances au lieu de les éliminer.
Les bons réflexes pour limiter l’exposition aux PFAS au quotidien
Réduire sa consommation de PFAS ne passe pas uniquement par l’eau de boisson. Voici d’autres astuces simples à appliquer :
- Éviter les poêles en Téflon usées : Les ustensiles de cuisine antiadhésifs peuvent libérer des PFAS lorsqu’ils sont abîmés. Privilégiez des alternatives comme l’inox ou la fonte.
- Fuir les emballages alimentaires traités : Certains emballages en papier ou en carton (comme ceux des fast-foods) contiennent ces substances. Préférez la cuisine maison avec des aliments non emballés.
- Faire attention aux textiles imperméabilisés : Certains vêtements techniques, comme les vestes imperméables, les tapis ou les rideaux anti-taches, contiennent aussi des PFAS. Vérifiez les labels et privilégiez des alternatives sans fluor.
- Surveiller les cosmétiques : Oui, les PFAS sont parfois ajoutés dans certains fonds de teint ou rouges à lèvres pour améliorer leur tenue. Regardez les étiquettes et optez pour des marques clean.
Vers un avenir sans PFAS ?
Face à cette pollution envahissante, les réglementations évoluent doucement mais sûrement. Certains pays ont déjà interdit ou limité l’usage de certaines catégories de PFAS. L’Union Européenne prévoit également des restrictions pour les années à venir.
En restant informé et en adoptant des gestes simples, on peut déjà réduire son exposition à ces polluants persistants. Alors, sans sombrer dans la paranoïa, prenons les choses en main pour un quotidien plus sain !